
« Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie de n’être pas fou.» B.Pascal
29 mai 2009
24 mai 2009
22 mai 2009
Je suis un fan des "Sopranos". Ceci est une réduction (au sens culinaire) , une concoction, une jivarisation parfaitement réussie. Les images défilent à toute allure. La voix tente de les suivre, elle y parvient, il y a cette sorte d'urgence qui fonce vers la fin inéluctable, qui accélère. J'ai aussi l'impression que c'est ainsi que notre mémoire fonctionne : nous n'avons certes pas retenu des "Sopranos" plus que ces 7 minutes, je veux dire que notre cerveau n' en a probablement pas enregistré plus - et probablement moins à mon avis- mais nous en mémoire le sentiment de la durée, cent cinquante ou deux cent heures en temps réel, huit jours. C'est très paradoxal. Si nous tentons dans notre tête d'arrêter la course folle des souvenirs de notre vie ou de la ralentir, d'y opérer une sorte de zoom temporel, de dilater la durée de tel ou tel épisode ou de tel moment nous ne retrouvons certainement pas plus qu'une seule image, agrandie certes, mais ne possédant en aucune manière plus d'information que celle contenue dans le pauvre chaînon d'un centième de seconde qui nous reste. Nous sommes tout à fait incapable d'y ajouter le moindre détail (c'est ce que Sartre explique dans "l'Imaginaire", je crois) et pourtant nous avons le sentiment de la pleinitude du moment. Nous avons la certitude de l'avoir vécu. Aucune preuve de cela, cependant. On pourrait tout à fait nous avoir "greffé" le dossier, nous faire croire que nous avons vécu alors qu'en réalité nous sommes une machine initialisée il n'y a que quelques secondes. Qu'est-ce qui prouve que nous ne sommes pas une série télé ou une machine vidéo ? Mais n'allons pas jusque là, foin de paranoïa. A l'âge où je suis arrivé, qui n'est pas si canonique que ça, je peux ainsi résumer ma vie : "Ciscoblog en sept minutes". Je peux "zoomer" à toute allure, d'avant en arrière ou d'arrière en avant quand je veux, faire défiler les images et les sons, quand je me brosse les dents devant le miroir de la salle de bain, sur les toilettes ou dans les embouteillages. Je suis même certain que je pourrais sans difficulté résumer toute ma vie en une seule page de 20 lignes de 60 signes et qu'on entendrait la même urgence que celle du commentaire des "Sopranos en sept minutes" Et vous ?
18 mai 2009
16 mai 2009
13 mai 2009
08 mai 2009
04 mai 2009

Quand je pense à tout ce qu'on aurait perdu si Flaubert avait écrit "Madame Bovary" sous Word 1857... (site extraordinaire, car loin de la magie de l'informatique (qui nous donne à voir tout ça) il y a un formidable travail "à la main", via CG)
01 mai 2009
Accroupi sur la jetée du phare vert
En marinière et salopette Hosh Kosh
Petit garçon minuscule gavroche
Il lançait son carrelet dans la mer
Le fier pêcheur - et moi j'étais son père -
m'apportait en courant parmi les roches
Les crevettes qu'à la ligne on accroche
Et que les poissons préfèrent aux vers
Terreurs de gobies bourreaux d'éperlans
Plus têtus encor que les goélands
Nous étions les rois, mon fils et mézigue
Une équipe un attelage un tandem
Sérieux et sages comptant sur nous-mêmes
Jamais plus heureux que sur cette digue
(un sonnet par lieu, 6)