Pages

29 juin 2009

Un haïku par bain, 89


Bon insomniaque

Trempe à deux heures du mat'
Au loin, bruit de train

Je ne sais pas pour vous, mais mon ordinateur est très serviable. Non seulement il fait tout un tas de choses pour moi automatiquement, mais en plus il est poli, il me demande la permission. Par exemple, tous les trois ou quatre mois, il me signale aimablement que j'ai des icônes que je n'utilise jamais sur mon bureau et me propose de les effacer. La plupart du temps je dois avouer que je je l'envoie paître sans plus de façon. je ne suis pas toujours gentil avec mon ordinateur mais il ne se froisse pas, il n'en prend pas ombrage, du moins je crois. Aujourd'hui, grâce à luiet à sa discrète obstination j'ai retrouvé dans un coin perdu de mon écran d'accueil une icône sur laquelle je n'avais pas cliqué depuis un bail : La boite à couleur. Cela nous ramène aux premiers émerveillements d'internet. Connaissez vous le vert chartreuse, ou le zinzolin de la nuit ? Le sinople ou le glauque ? Le celadon où le gris-de-lin ? Allez, Courez, volez et nous téléchargez "La Boite à Couleurs" de Benjamin Chartier sur son site pourpre.com. Vous me direz des nouvelles de ce petit bijou aussi modeste que simplissime. Merci qui ? Mais oui, merci mon petit ordi adoré (c'est que c'est susceptible, en plus)

28 juin 2009

Un Haîku par bain, 88


Calme bloc aqueux
En ma baignoire obscure
Ici bas chu. D'où ?
Ciscoblog est à jour. Notamment les archives. En ce dimanche ensoleillé, au sortir d'une garde assez éprouvante (ce n'est plus de mon âge) je me suis livré à de menus travaux d'entretien sur le site. Si vous avez été attentifs ces derniers temps (qui n'a pas été attentif? Levez le doigt !) vous avez du vous apercevoir que les archives étaient très en retard. Pour une raison indépendante de ma volonté, il m'avait été provisoirement impossible d'enregistrer au jour le jour. Encore à cause d'Alice, si vous voulez tout savoir, qui a définitivement supprimé les accès à Tiscali.fr, mais aussi à cause de moi parce que j'avais perdu un petit carnet crucial où j'avais noté mes anciens paramètres de Tiscali sans lequels, pour faire court, plus personne, pas même l'aide en ligne d'Alice, n'a accès maintenant. Ciscoblog-chez-Tiscali.fr me fait penser à ces satellites scientifiques qui, une fois leur mission remplie comme de bon petits soldats franchissent les limites du système solaire et se perdent dans le silence infini des espaces qui nous effraient. Et puis je n'avais pas le temps, ce maudit temps. Au bout du compte cela a fait un an de retard. Mais grâce à Blogger qui a vraiment de la ressource j'ai pu enfin pu remèdier à la chose en m'y penchant un peu en cet après midi de tête vide. Voici donc Ciscoblog en pleine forme nickel chrome sans un seul bouton de guêtre qui manque ! (il en est très fier, le ciscoblog)

24 juin 2009

Chicago, 1


Encore Katakali
Bis Commedia del arte
Toujours Bunraku
A nouveau Kabuki

RE NO

Deux chênes
Trois sapins
Quatre tuyas
Cinq Platanes

SIX TROENES

Country court bas
Classique vole culotte
Jazz venge jarretelle
Reggae part string

FOLK VA GAINE

Dame vitesse
Femme dilligence
Femelle presse
Demoiselle précipitation

FILLE HATE

Soupe troupe
Chinoise équipe
Baguette bande
Bol tribu

PHO HORDE

Terre épluche
Mer écale
Feu décortique
Air écosse

EAU PELE

















dans la série : "On Les a Retrouvés !" (via design crush)

23 juin 2009

Pensée de la nui N° 157 : "Mon assassin court toujours" Eric Chevillard, l'Autofictif

21 juin 2009

Je suis arrivé à un âge où les trous de mémoire agacent. Je ne suis pas tout à fait sûr d'en avoir vraiment plus qu'à vingt cinq ans, mais c'est un âge où le moindre accroc intellectuel jette sur vous un soupçon discret mais tenace. Je fais partie de ceux qui on pensé toute leur vie que les mots qui manquent ou les noms sur le bout de la langue loin d'un déficit organique n'étaient que la manifestation du dieu rieur qui gît au fond de tout un chacun. En ce domaine, l'acte manqué freudien a toujours constitué pour moi un modèle. Chaque petite défaillance était le prétexte à une recherche passionnée sur les ratés du moteur inconscient et l'occasion de découvertes sur mon fonctionnement automatique qui me ravissaient plutôt que de m'inquiéter. Je ne suis toujours pas inquiet, mais je ne veux surtout pas donner l'occasion qu'on s'inquiète autour de moi. C'est l'une des coquetteries obligées de l'âge mur. Depuis quelques années je me suis doté d'une sorte de mémoire de secours. Elle ne se love pas au fond de mes circonvolutions cérébrales, elle ne ronronne pas entre mon corpus niger et mon hippocampe. La plupart du temps je la tiens au bout de mes doigts, ceux mêmes qui tapent les mots, que vous lisez. C'est une mémoire digitale au sens propre du terme. Mais avant de l'évoquer, bien que vous ayiez déjà deviné de quoi il s'agit, permettez moi là une première digression . Je me souviens d'avoir été dans ma jeunesse un fan de SF, c'est-à-dire de Science Fiction. Nous appelions cela d'ailleurs d'un nom qui sonnait plus noblement pour nous : l' "Anticipation". Nous, je dis nous - digression de deuxième niveau - parce que je pense à mon ami Alain I. qui m'y avait initié qui est devenu plus tard chercheur en virologie à l'Institut Pasteur et une notabilité de la Fédération Française de Judo et que j'ai malheureusement perdu de vue depuis des années (Salut, Alain!) Nous étions des fans de la revue "Fiction", de la collection "Présence du Futur", de Théodore Sturgeon ("Les plus qu'humains" , quel titre!), Arthur C Clarke "2001 odyssée de l'espace" (quinze ans avant Kubrick), Isaac Asimov et le cycles des "Fondations", le "Monde des non-A" de Van Vogt et (je viens de me servir de la mémoire de secours, hé hé) Clifford D Simack. avec "Demain les Chiens". Nous nous passions tous ces livres en nous enthousiasmant des possibilités illimitées de l'avenir. Je pense que le déclin de la SF (mais y a-t-il eu déclin ? N'est-ce pas seulement une projection nombrilique de mon désinterêt ?) date de l'arrivée en masse des ordinateur et de l'Internet (j'ai failli écrire "d'Internet" - troisième digression - La toile reste une chose, une chose incroyable certes, qui va bientôt se substituer à nous, mais une chose. Ecrire ou dire "Internet" tout seul c'est lui donner un prénom qui ferait d'elle une personne, une personne universelle, un dieu. Pas de ça, pas de ça encore) L'internet a tué la SF tout simplement parce que la fiction était devenue réalité et qu'il n'y avait plus besoin d'imaginer toute les merveilles de la science. Je me souviens donc d'avoir lu, il y a presque une vingtaine d'année, un livre de SF intitulé le "Problème de Turing". Il était écrit par une pointure de l'IA : Marvin Minsky. C'était un professeur à l'université de Carnégie Mellon, l'un des premiers à travailler sur le devenu célèbre concept d'Intelligence Artificielle", "IA" de son petit nom. Si le problème de Turing, vous ne l'ignorez pas, est un vrai problème, une expérience de pensée philosophico-logique, le "Problème de Turing" est un roman de science fiction. Faisons, si vous voulez bien, une quatrième digression pour aborder ce qu'est le problème de Turing. Alan Turing, un grand mathématicien anglais assez tourmenté (je n'entrerai pas - mais n'y suis-je pas déjà ? - dans une cinquième digression pour vous conter la vie tumultueuse de ce génie fulgurant, cela en vaudrait la peine mais l'internet est là pour çà, digressez vous même si vous y tenez) propose une réponse passionnante à cette question taraudante : a quel moment pourra -t-on dire que la machine est aussi intelligente que l'homme ? - en ce temps là, les années cinquante, la mémoire même du PC où vous êtes en train de lire ces lignes aurait pris la place de toute la bibliothèque Nationale et ce qu'il proposait était pratiquement inaccessible à notre entendement, du moins celui de nos parents. Il imaginait un jeu, genre question pour un champion mais pourtant beaucoup plus simple, entre vous et une machine qui tenterait de vous abuser, une machine imitatrice, cachée, disons derrière un rideau, réél ou virtuel et qui essaierait de se faire passer pour un homme. Il s'agissait de démasquer cet ordinateur rien qu'en lui posant des questions (peu importait la manière dont on posait les questions, l'interface utilisée, clavier, micro, reconnaissance vocale ou n'importre quoi d'autre et peu importaient les questions elles mêmes d'ailleurs) - n'oublions pas qu'à l'époque on ne "parlait" aux machines qu'en langage binaire, avec des "0" et des "1" , on ne savait même pas ce qu'était une interface, parler avec une machine, n'aurait-il été que de la pluie et du beau temps, était en fait encore inconcevable - la réponse n'aurait de toute façon pu être fournie que sous forme de listing incompréhensible sur le papier perforé que nos oncles nous ramenaient pour faires des bateaux, des chapeaux de Napoléon ou des coloriages). Les robots recalés, de ceux qui ne pouvaient donner la date de la bataille de Marignan, les plus idiots, à ceux qui pouvaient réciter leur histoire familiale aussi bien que celle de la république de Venise mais qui échouaient à contrefaire la tristesse, les imitateurs même les mieux programmés, étaient définis comme tout simplement moins intelligent que l'homme. Mais la machine indémasquable, celle qui se sortait de toutes les questions pièges, qui non seulement pouvait vous parler un quart d'heure de ses cors aux pieds et de son petit fils, qui réagissait avec tact à la colère incompréhensible qui vous prenait quand on vous contredisait et plus encore, qui savait ne pas maîtriser ses émotions sans verser de larmes de crocodile, qui s'angoissait à l'idée de sa propre fin, l'imitatrice qui devenait vraiment son modèle et qui vous faisait la prendre vraiment pour un homme, celle-là seul était déclaré aussi intelligente que vous, tout simplement. Pour Turing, le moment où vous ne pourriez plus dire si derrière le rideau se cachait un homme ou un robot, celui-là serait le moment où la machine serait devenue aussi intelligente qu'un homme. Il n'y avait aucun calcul compliqué à faire, pas d'autre moyen pour l'affirmer. Une simple conversation. Rien que du langage, mais tout le langage contenu dans la bibliothèque de Babel ( c'est en celà, que Borges est le génial précurseur de l'Internet). C''était une expérience de pensée. Il n'imaginait bien sûr aucune machine réelle capable de cette performance. Marvin Minsky dans son roman, ne fait qu'inverser la question : une telle machine, qu'un homme ne réussirait pas à démasquer, pourrait - elle accéder au statut d'être humain avec diplômes en poche et tampon sur le front ? C'est la même question que pose le replicant à son créateur dans le célèbre film dont j'ai le nom sur le bout de la langue. Je veux dire "Blade Runer" (mémoire de secours ou pas, à votre avis ?) Marvin Minsky n'imaginait même pas la beauté parfaite et glaciale des replicants de Ridley Scott. Pour lui, la machine en question n'etait qu'un simple PC à pattes, en plastique et alu brossé, qui suppliait qu'on lui accorde des droits civiques. l'homme n'était plus le roi de l'univers. Il ne se situait plus qu'à égale distance entre l'animal et la machine. Je me souviens, dans le roman, d'une scène de neurochirurgie épatante où on transférait une partie de la mémoire d'un homme à un PC. Maintenant qu'il existe des disques durs externes et qu'on sait les rapetisser, une interconnection avec nos cellules nerveuses cérébrales est envisageable. Les greffes bio-machiniques existent déjà. Mais le plus fort est que ces opérations sanglantes ne seront pas nécessaires. Car il est arrivé ce que ni Alan Turing, ni Marvin Minsky, ni Alain I. et moi à l'âge de douze ans n'avaient imaginé : l'Internet, Google... et l'Iphone. Google n'est plus seulement un moteur de recherche, c'est une mémoire de secours et - de plus en plus fort - cette mémoire incommensurable tient maintenant dans notre poche. Toute la bibliothèque de Babel dans ma poche ! Si Alain I. m'avait dit ça à l'âge de douze ans, je me serais pris pour un fou. Il m'aurait fallu des efforts de mémoire énormes Il n'y a même pas dix ans pour me souvenir du titre du film de Ridley Scott ou un temps fou pour trouver un proche qui eut pu me souffler la réponse avec le risque de le contaminer lui aussi par le manque du mot et ne jamais en finir avec ce post (ce qui n'aurait probablement pas été une grande perte mais là n'est pas la question, il est trop tard pour une prochaine digression, d'accord ?) une petite requête "Google" bien troussée et hop le tour est joué ! L'éducation est en passe de devenir un luxe désuet, et la science véritablement infuse. On n'aura toujours pas besoin de retenir les numeros de téléphone et ce sera le bottin tout entier qu'on aura la certitude d'avoir appris par coeur. Il n'est pas impossible d'imaginer qu'adviendra alors l'atrophie de notre mémoire biologique, faute d'utilisation, sorte d'Alzheimer inverse, la machine se servant de notre dépouille corporelle en guise de membres artificiels et commençant la conquête d'un univers où l'homme sera devenu éternel.

14 juin 2009

Pensée de la nuit N° 156 "Les amanites phalloïdes c'est vachement bon, mais faut en manger rien qu'un tout petit peu" In "Les notules dominicales de culture domestique de Philippe Didion"

12 juin 2009
















Excellente série "Tintin, on les a retrouvé !" sur le "Blog à Dessin" de
François Matton qui s'appelle d'ailleurs désormais "Tout va Bien"
Chicago, 0


Selon l'OuLiPo,
Un Chicago
Est une devinette
Homophonique.

Exemple :

Nul boulgour
Néant couscous
Zéro patate
Nada polenta

PAS RIZ


Pisse homme de peu se foi
Vomit dévot
Crache bigot
Expectore grenouille

CHIE CAGOT


Gant sarha
Chapeau Myriam
Bas Rachel
Robe Léa

MANCHE ESTHER

11 juin 2009

Tanka, 6


Rue des cinq diamants
Deux chats gris tirent leur flemme
Dimanche à midi

Promenons nous dans le temps
Où notre jeunesse a fui

10 juin 2009

Un haïku par bain, 87


Je pense à Marat
Pourrissant dans son sabot
Où es-tu, Charlotte ?

09 juin 2009

Les jours ne contiennent pas assez d'heures. J'ai à nouveau du boulot par dessus la tête, des rapports en retard et des travaux d'écriture prioritaires et rasoirs que j'ai remis de soirs en soirs. Plus moyen de reculer. La procrastination vire à la catastrophe, comme d'habitude ( amical clin d'œil à Mnémoglyphes). Je n'ai pas de temps pour bloguer malgré toute l'envie que j'en ai. En attendant Je consigne mes idées sur de petits carnets Clairefontaine pour plus tard, à la retraite peut-être. A plus. Quoiqu'il en soit.
Roosevelt Island

C'est là que le Queensborough bridge
Jaillissant de la frondaison
Enjambe l'île et les maisons
D'un pas fier que rien ne fige

Là-haut dans le Tram qui voltige
Sur le skyline à l'horizon
Nous irons plus que de raison
Vers Manhattan et ses prodiges

Mais avant de nous embarquer
Viens, allons marcher sur le quai
Où l'East River roule une eau grise

Puis au bar assis côte à côte
Nous nous ferons porter des floats
Par le tamoul de chez Trelli's

(un sonnet par lieu, 7)