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28 mai 2004

Là, maintenant, juste un petit cadeau (via geisha asobi, pas la peine de telecharger le lecteur de kenjis)

27 mai 2004

Et pour finir,ce soir, last but not the least, Jean Sébastien Bach comme vous ne l'avez jamais lu. Je dis bien : lu. C'est ahurissant d'érudition et de...lisibilité. Un grand site. LCD, direct.
note technique :

je viens de m'apercevoir que certains liens dans la colonne de droite (LCD pour les familiers), rubrique "ciscoblog" ne fonctionnaient plus. Je viens d'y remèdier. Vous pouvez donc lire, si vous en avez le temps, "l'épuisement du boul'mich", "la chambre de Nathan", le "petit traité de l'accueil" (non terminé) et l'"épuisement du week end" (ceci m'avait déjà été signalé par cetains ciscobloggers assidus mais je n'avais pas encore eu le temps de m'y pencher.C'est chose faite. Merci, Claudine)
Merveilles,12


« Dans quel endroit accepteriez-vous de vous laisser enfermer ? » « Aucun ! » est votre réponse, je suppose. Mais faites l’effort, comme pour l’île déserte. Si on vous laissait le choix, alors ? Moi, en tout cas j’ai trouvé. Je veux bien me laisser enfermer (avec vivres et bagages) dans les cours Puget et Marly du musée du Louvre. J’y ferais ma couche sur une des marches de l’escalier qui amène à la terrasse et, sur le dos, doigts mêlés sur l’épigastre, chevilles croisées et les yeux grands ouverts je regarderai tomber la nuit à travers la grande verrière de Peter Rice. En même temps que le chatoiement de la lumière dorée du crépuscule sur la pierre de Loire s’allumeront les porches des façades et grandiront les ombres des nymphes figées dans leurs fuites impudiques. C’est un théâtre, encore, avec grands escaliers et balcons où règnent les dieux fleuves, les mers captives, et les chevaux indomptables. Et les statues mêmes se mettrons à vivre. "Seul ce qui est lui-même lieu peut accorder une place ; les choses qui sont des lieux accordent seules des espaces ; un espace est ce qui est ménagé, rendu libre, à l'intérieur d'une limite ; la limite n'est pas où quelque chose cesse, mais ce à partir de quoi une chose commence à être", dit Jacques Henric.




Lire un roman, jouer au Tangram et au Majhong, dans l'ordre ou mieux, dans le désordre, et, le tout en même temps, voilà à quoi ça sert le web!

23 mai 2004

Ce soir, beaucoup de travail après quatre jours d'absence (lecture de centaines de mails, repondre à quelques dizaines, consulter les compteurs etc.) pour cause de week end prolongé. Un lien complètement speed : attention, click intuitif !

18 mai 2004

17 avril 2004 Place d'Italie





Ca vous rappelle sûrement quelqu'un, non ? C'est bien une photo, pas une peinture. C'est en retrouvant par hasard cette expo de Frank Horvat que je me suis dit qu'il y a longtemps que j'aurais du en faire un lien sur Ciscoblog. Voilà qui est fait. Hommage donc à Frank Horvat, dont je peux regarder, tout en tapant ces lignes, non loin de mon bureau sur l'étagère, la couverture du Journal Photographique 1999. Pour le lien, cliquez zici







17 mai 2004

Vous connaissez les mangeurs de cigognes, vous ?

16 mai 2004

Pensée de la nuit N°63 : "Une scène a marqué mon enfance : mon père était assis dans un fauteuil du salon, tout à fait immobile, le regard fixé sur rien. Ma mère disait à voix basse :"Ne déranges pas ton père, il travaille."Ca me travaillait. Plus tard, je suis devenu moi aussi un intellectuel, je suis parti comme ethnographe en Ethiopie et j'ai entendu une mère Dorzé murmurer à son fils :""Ne dérange pas ton père, il nourrit les ancêtres"" Dan Sperber, Le Symbolisme en Général

14 mai 2004

Encore un lien, du côté "Nouveau et interessant" : la jeune Cali, déjà mentionnée, et néanmoins très douée, si.
Pour changer un peu, un lien rien que nostalgique sur ce joli site au joli nom : "tales of future past" (via heures creuses, revenu)

neptune

13 mai 2004

26 (titre provisoire), VI, suite et fin


Haltman ne tentait plus de l'entraîner à la découverte de la ville musée, elle qui pourtant avait une passion sans limite pour le Louvre et certains dessins de Fragonard, un peu trop exclusive sans doute. Toujours est-il qu'il partit seul à la recherche du café Arco de Franz Kafka où les touristes ne pullulaient pas, parcourut la ruelle d'Or à huit heures du matin, lui acheta une bague en or ornée de grenats place Vinceslas, se perdit dans Hrabani et y dégotta une auberge adorable où elle refusa de se laisser emmener. Il la laissait tous les matins à sa correspondance et la retrouvait le soir, satisfaite, lui expliquant que Prague était la plus belle ville du monde, mais qu'elle y reviendrait en hiver, à Noël, avec sa fille. Ils allaient dîner comme des habitués au restaurant "Dvu Kotchu" au son d'un orchestre à corde désuet et il lui racontait sa journée. Un jour pourtant, il réussit à lui faire traverser le pont Charles et ils remontèrent la rue Karlova jusqu'au Château. Elle y passa au moins une heure à acheter des marionnettes à fils. Ils se disputèrent dans un café art nouveau de la place de la République. Elle lui rendit théâtralement sa bague. Il arriva cette chose incroyable. Il prit la bague aussi tranquillement qu'il put, canalisa sa rage dans ses mains tout en la regardant dans les yeux, serra la bague entre deux doigts et la laissa tomber irrémédiablement pliée en deux dans un cendrier. Il n'était sûrement pas réputé pour sa force et n'avait jamais entraîné ses doigts au delà de dix minutes par jour de Czerny, mais dans sa prime jeunesse seulement. Il ne revint pas lui-même du tour de force qu'il venait de réaliser. Cela le décontenança quelque peu, il se dit que les bagues en or tchèques ne valaient rien. Renée, interloquée, reprit la bague écrasée et la rangea dans son porte monnaie (plus tard, elle la ferait réparer par un bijoutier pour le prix de la bague elle même, mais elle dit qu'elle avait vu dans le geste incroyable de Haltman une sorte de signe du destin, lui de son côté s'essaya deux ou trois fois à tordre des bagues même avec les deux mains sans y parvenir et y renonça à tout jamais, plutôt rassuré.) Ils quittèrent Prague un jour de pluie. A la frontière polonaise, Renée arrêta la Sierra pour qu'il puisse fouler enfin le bitume du pays de ses ancêtres. Il ne comprit pas son ironie. Il ouvrit la portière, posa le pied par terre sans descendre et lui demanda de repartir. Ils arrivèrent à Cracovie au soleil couchant, mourant de faim. La ville les subjugua. La Place du Grand Marché avait un côté oriental qui la ravit. Ils furent attirés par la Halle aux Draps comme par un aimant. Les échoppes, qui ne vendaient plus que les mêmes jeux d'échecs en bois tourné, fermaient les unes après les autres. On balayait. Haltman portait au revers de sa veste un vieux Pin's de Lénine qu'il avait acheté à des vendeurs punks sur le pont Charles en souvenir d'un voyage à Moscou dans les années soixantes, où il avait gravement échangé les mêmes pin's avec d'autres lycéens contre des stylos billes. Un homme aux yeux fiévreux le repéra et exhiba en vitupérant sa carte du parti qui ne valait plus rien.Ils se replièrent dans la rue qui menait au Chateau Royal. Les restaurants étaient bondés ou ne servaient plus. Ils trouvèrent une table dans un cave éclairée aux bougies, ce qui était décidément à la mode cette année-là en europe centrale. La carte était pompeuse, mais il n'y avait pratiquement plus rien à manger. Seuls restaient quelques hors d'oeuvres. On leur servit un morceau de saindoux saupoudré de sel et du salami. Le lendemain ils étaient à nouveau à bord de la Sierra. La route dans la campagne jusqu'à Auschwitz était magnifique. Ils croisèrent des charettes tirées par des chevaux et des maisons en bois entourées d'arbres fruitiers derrière des barrières. Après l'entrée et la visite du musée, la foule se dissipa. ils marchèrent seuls longuement le long de la voie ferrée et parmi les hautes herbes qui avaient envahi les anciens barraquements et les places d'appel. C'était une calme prairie, avec des fleurs des champs, sous le soleil d'été et les gazouillis des oiseaux. Au loin, dans un bosquet, les ruines du crématoire IV. Haltman y vola un caillou qui était un bout du mur écroulé et le garda dans sa poche. Ils retournèrent à Cracovie. Il suivit Renée qui erra un bon moment dans la Halle aux draps. Le lendemain ils étaient à nouveau à Prague, récupérèrent les bagages dans l'appartement de la place de la vielle ville et quittaient le pays. Ils étaient donc arrivés pratiquement à la nuit sur le Danube à la hauteur de Sankt Polten. L'Autriche se révélait un pays riche : ils mangèrent richement dans une gasthaus très chère et dormirent sans rêve dans des draps impeccables. Du coup Haltmann aurait bien poussé vers Vienne qui était à une centaine de kilomètres. Renée refusa net, déclarant que l'Autriche était encore pire que l'Allemagne, ce qui était plutôt vrai en terme de prospérité apparente, mais Haltman pensait que la question n'était pas là. D'ailleurs il ne comprenait pas la question. Elle accepta tout juste d'aller marcher le long du fleuve à la nuit tombante. Il y avait un ponton qui avançait au-dessus des eaux. Haltman n'avait jamais vu une chose aussi belle. Devant les sommets des Alpes la nature ne lui avait pas semblé détenir autant de force ni de puissance. Le Danube, qui n'avait là rien de bleu, était sans aucun doute une sorte de dieu. C'était un glacier liquide. Ils restèrent muets de crainte et de respect. De toute façon ils n'auraient pas pu s'entendre, à cause du bruit du flot noir qui s'écoulait dans un fracas continu et inexorable. Il tomba amoureux du Danube comme Renée était tombée amoureuse de Prague sans pratiquement la voir. Sur l'instant, il se jura de retourner voir le fleuve couler quoiqu'il arrivât, même sans elle. Il ne le fit jamais.

09 mai 2004

Il y a 346 jours, j'écrivais ceci

08 mai 2004

26 (titre provisoire), VI, suite


Le lendemain un joli sabot de Denver ornait la roue avant droite de la Sierra : ils n'auraient pas cru que la modernité irait si bon train après la révolution de velours. On leur montra les locaux de la police qui se trouvaient dans une rue moins touristique, tout aussi ancienne mais pas retapée. Les immeubles lépreux et lésardés sentaient la pisse. Le "commissariat", indiqué par une toute petite plaque discrète se trouvait au quatrième sans ascenseur. On entrait comme dans un moulin. Pas de porte, des meubles branlants, les fonctionnaires désoeuvrés semblaient tous gras suants et lents. L'odeur de bierre se superposait à celle de la pisse. On les ignorait, personne ne voulait prendre l'initiative de s'embarrasser de touristes de l'Ouest manifestement en colère. Et puis, la communication, ajoutée à la mauvaise volonté posait un réel problème. On ne parlait que tchèque. Haltman éssaya d'abord son anglais première langue sans le moindre succès comme si on n'avait même pas saisi que ce bruit produit par sa bouche était une langue, puis il essaya son russe seconde langue, ce qui contribua tout simplement à fermer plus hermétiquement les visages. Il savait que c'était la langue honnie. On se détourna d'eux. Renée qui avant une sainte horreur des langues étrangères et qui affirmait pouvoir se faire comprendre avec les mains dans le monde entier dessina la voiture dans l'air et le sabot de Denver comme elle put avec de grand sourires. On la regarda avec des yeux globuleux. Ils s'expaspérèrent. Haltman les traita de crétins en russe à la fois pour se défouler et les défier : on fit comme si on n'avait pas compris, pour bien montrer qu'on ne comprenait vraiment pas le russe, on resta bien globuleux. Haltman rassembla alors le peu d'allemand qu'il savait et un fonctionnaire lui montra des chiffres avec les doigts : le montant de la contravention qu'il fallait régler en Couronnes liquide. Haltman exhiba des Dollars qui furent acceptés à un taux de change usuraire. On leur remplit laborieusement un papier rose qui pouvait passer pour un reçu, puis au bout de quelques demi heures d'attente un homme leur montra de grosses clés et leur fit signe de le suivre. Il délivra la voiture et leur expliqua par gestes qu'il était interdit de se garer dans toute la vieille ville. Ca, ils avaient compris. Puis ils emménagèrent dans l'appartement qu'ils avaient reservé depuis Paris. En plein sur la Place de la Vieille Ville, au troisième étage d'un escalier vénérable, au fond d'une magnifique cour baroque. Rien que ça. Cela mit inexpliquablement Renée de mauvaise humeur. Elle décida cependant de s'installer, defit ses valises et investit la salle de bain. Il y avait dans le salon un petit bureau anglais : elle y disposa son matériel de correrspondance, rangea ses stylos dans un verre à dent et se mit à envoyer des cartes postales achetées en arrivant sur la place Venceslas. Elle ne mettait pas le nez dehors dans la journée pour ne pas se mêler aux touristes. Elle ne sortait que le soir pour aller au restaurant, cernée par les australiens et les japonais.

05 mai 2004

26 (titre provisoire), VI


Le voyage se terminait. Ils étaient sur le chemin du retour. Ils avaient quitté Prague le matin même. De mauvaises petites routes et de fréquentes erreurs d’itinéraire les avait amenés jusqu'à la frontière autrichienne. Cela avait pratiquement pris toute la journée. Il s’était montré un bien piètre pilote. Il avait commis deux ou trois erreurs inhabituelles, lui qui était un fou des cartes. Renée ne l'avait pas laissé conduire. Elle affichait ce visage hostile qu'il lui avait si souvent vu depuis le début du voyage. A l'aller, Trois semaines plus tôt, elle avait détesté l'Allemagne, par principe, qu’ils avaient pourtant traversé le plus vite possible (une étape avait été nécessaire, ils avaient passé la première nuit à Heidelberg, dans un hôtel propret de la vieille ville, ce qui aurait pu être pire, ils étaient retourné dîner chez Veter au milieu de la jeunesse estudiantine bien nourrie), ils avaient pris une route plus au Nord qui passait par Nuremberg qu'ils n'avaient pas visitée. Elle ne s'était détendue un peu qu'au passage de la frontière tchèque. Elle avait alors dit que la bohème ressemblait à son auvergne natale. Haltman n'avait rien répondu. Ils étaient passés au large de Marienbad, puis étaient arrivés dans la capitale à la tombée de la nuit au milieu des friches industrielles. Ils étaient descendus vers la Vltava et la vieille ville. L’agence de style postmoderne qui leur louait l’appartement était tenue par deux jeunes hommes en polos raz du cou noirs et au sourire carnassier, du côté de la place Venceslas. Ils les attendaient, désolés. L’appartement qu’ils leur avaient réservé n’était libre que le lendemain. Ils leur proposaient de passer la nuit dans un appartement provisoire. Cela n’avait aucune importance. Ils avaient garé la Sierra juste en bas dans la rue, sous un réverbère. L’appartement s’était révélé incroyable. Pas un objet, pas un meuble qui ne datait pas des années cinquante. On se serait cru au cinéma dans un film des frères Cohen. Il se dégageait de tout cela une infinie mélancolie. Ils se sentaient des visiteurs entrés dans un souvenir par effraction. Même les interrupteurs électriques en bakélite forçaient le respect. Un peu plus tard, ils étaient sortis, à la recherche d’un restaurant. Ils s’étaient laissés portés par le flot des passants dans le dédales des ruelles sombres. La ville était emplie d’une sorte de rumeur, les voix de toute cette foule. Tout à coup, ils avaient débouchés sur la place de la vieille ville qui s’était ouverte devant eux sans prévenir. La rumeur s’était accrue. Les deux tours sombres de Notre Dame de Tyn se découpaient en noir sur le zinzolin de la nuit. Devant la Tour de l’horloge la foule s’était faite un peu plus compacte. Ils étaient restés figés sur place, ébahis. Ils avaient mangé des quenelles et de la viande en sauce dans une cave éclairée aux bougies après avoir fait le tour de la place.

01 mai 2004

J'ai trouvé ce site charmant et plein d'idées chez Médiatic qui est une mine inépuisable, un puits de science, une petite fourmi, une agence de presse, bref le couteau suisse et le guide Michelin réunis des blogs et des sites. Indispensable. Merite la LCD.